« Espaces Élargis » : à propos de la collaboration avec Étienne Rousseau, artiste en arts visuels
Cette collaboration est née fin 2022, entre Alexandre Poncin, poète et écrivain français et Étienne Rousseau, artiste en arts visuels de Québec.
D’une faim l’autre – pour Étienne Rousseau
Ce texte a été adressé à Étienne pour présenter les premiers essais de poèmes réalisés pour notre collaboration commune.
« Je me suis laissé prendre au piège – sublime et délirant, de l’amalgame. Ma faim, ta faim, et la faim qui anime toutes choses se sont emmêlées. Une rencontre c’est d’abord l’affût, le guet, l’approche et le bondissement de deux faims qui s’abîment dans la violence d’un amour.
Je veux tenir l’idée de suite, d’où les résonances et appels multiples entre les poèmes et fragments. Je veux aussi respecter l’espace élargi et trouble de tes œuvres en risquant l’éclatement et les rejets.
J’espère que cela te parlera. Que ma faim ne se consume pas au contact de la tienne. Ni inversement.
Alexandre Poncin. »

Biographie d’Étienne Rousseau :
Originaire de Lotbinière, je vis et travaille à Québec. Je détiens un baccalauréat et une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval. Depuis mes études, j’organise et je m’engage dans divers projets artistiques pour promouvoir la culture et rendre l’art accessible à tous. Mon implication envers ma pratique a été soulignée par l’obtention de différentes bourses ainsi que par la participation à plusieurs expositions nationales et internationales telles qu’en Belgique et en Italie.
Je collabore présentement avec Alexandre Poncin, poète et écrivain français, sur un projet commun alliant ses poèmes et mes peintures.
Conjointement à mon travail en art actuel, je suis professeur en arts visuels au Cégep.
Ce projet est la rencontre entre deux médiums, deux mondes qui se côtoient, résonnent ensemble et qui se font écho l’un l’autre. Nous nous sommes embarqués dans cette aventure commune pour étendre, enrichir et approfondir la matière respective de nos œuvres. Pour donner à entendre la polyphonie des voix inscrites dans la peinture même, et pour faire surgir les présences vivantes et qui affleurent dans le corps et le tracé du poème.
Une rencontre, en somme, qui permettrait de mesurer l’empan du silence : allant du silence de la peinture à celui de l’écriture.
Les œuvres d’Étienne Rousseau tracent un espace élargi, sans jamais le limiter ni l’obturer. Cet espace est nu, ouvert aux manifestations et phénomènes naturels mais aussi à la rêvée intime, désirante de l’humain.
Nous nous tenons devant un espace augural dans lequel effets de lumières et de couleurs esquissent des formes mouvantes, des configurations et des échanges possible entre les différents éléments contenus. Cet espace accueille des présences fluides, labiles – presque vacillantes, aux confins du visible.
La contemplation de ces œuvres nous fait déceler un faim tenace, persistante et sourde – flamme d’aucun feu – se consumant sans mourir dans sa diversité de couleurs, de teintes, de lumières et d’ombres.
Je souhaitais honorer ces espaces brûlants, cette rencontre avec l’exploration artistique d’Étienne. J’ai puisé dans ce feu et j’y ai allié ma faim propre avec mes mots et cet autre espace intime qu’est l’écriture.
Vous pouvez découvrir les fruits de notre collaboration sur nos pages instagram respectives, sur ce site même ainsi que sur le site d’Étienne Rousseau.