Fatale à tout poème ?

tu reviens d’un hiver

que je ne connais pas

à moi les mots plus prompts

que les larmes

à toi la fleur d’attente

du fond du ravin

je me garde alors d’évoquer ce qu’avec

les mains je pourrais chercher

avant que neige, comme poussière,

ne retombe

chacun consomme, comme

il l’entend, quand il l’entend,

sa part de vide

ce miel n’est pour personne

Circonstances des Saisons

[màj] le livre est désormais publié, accessible à la commande en librairie, sur internet (site de l’éditeur, site des libraires indépendants et autres…)

J’ai le plaisir d’annoncer la prochaine publication de mon second livre, Circonstances des saisons, recueil de tercets, édité chez 5sens éditions (dir. Anne-Lise Wittwer).

Ce livre sera divisé selon les saisons. Il sera en outre illustré par Éric Leroux dans ses pages intérieures et pour la couverture. Je lui adresse à nouveau ma gratitude et mon amitié @lerouxeric956

Illustration de la section hors-saison, par Éric Leroux


Ce recueil de tercets puise avec amour et humilité dans une tradition poétique pluricentennaire
prenant source au Japon.


J’ajoute mes scrupules d’encre, d’espace et de silence au cairn commun des poètes de l’instant.
Je souhaite ici accueillir et honorer les présences quotidiennes qui m’escortent sur la route, mais
je veux aussi consigner la trace vibrante des absents.


Une voix discrète pour chanter (quand cela est possible) l’évènement, dans le défilé des saisons.
Elle puise son timbre fragile dans le corps ramené à lui-même, c’est-à-dire au monde. Elle atténue et estompe – tant qu’elle dure – la séparation.


Une voix qui se mêle à toute la vie grouillante d’avant-langue.


Ces tercets ont souvent l’allure concentrée de petites méditations, d’ariettes fugitives,
d’instantanés et autres choses de ce genre ; ils sont ces petits dépôts écumants, scintillants, laissés au gré des marées sur l’estran, ce peu de bruits dans un monde parfois inaudible, bref ces ténuités qui existent tant bien que mal au seuil de la pensée et du geste, de l’inspiration et du chant, du silence de la vie et celui de l’écriture.

Et tout ça pour quoi ?

Ce poème a été publié dans le numéro 96 de la revue/poézine Traction-Brabant, intitulé « Vaque ! Saint pour Noël ! », (dir. Patrice Maltaverne) [papier et en ligne] éditée par l’association Le Citron Gare (ISSN : 1771-4788) avec « Fleur d’amande » et « La soif ».